Ris-Orangis
Requête de Ris contre la FFR : faut-il continuer les frais autour du Grand Stade ?

Stéphane Raffali l’a annoncé lors de ses vœux : il portera une requête civile devant le tribunal administratif en réaction à la volonté de Bernard Laporte, nouveau président de la FFR, d’enterrer le projet du Grand Stade. Une manière d’obtenir « réparation du préjudice subi ».
On vous en parlait début décembre dernier : l’élection de Bernard Laporte en tant que président de la FFR a remis en cause la construction du Grand stade de rugby, prévu normalement pour 2021 à Ris-Orangis, à la place de l’hippodrome. L’ancien ministre des Sports avait notamment expliqué sa volonté de voir le projet abandonné : « Dans nos têtes, non, il n’existe plus. Au départ, c’est une bonne idée d’avoir son stade, personne n’a dit le contraire. Mais quand vous vous organisez pour apporter 200 millions d’euros et que vous n’apportez que 320 000 euros, vous comprenez qu’il y a quelque chose qui ne va pas, qui n’est plus crédible », s’était-il notamment exprimé.
Plus d’un mois plus tard, les élus essonniens de Ris et de l’agglo Grand Paris Sud n’ont pas digéré l’annonce et entendent faire marcher la justice pour obtenir réparation, à défaut de réponses. « Au-delà du manque d’élégance caractérisée, c’est toute la dynamique que nous bâtissions pour le Sud Francilien, la seconde couronne parisienne et la Région capitale qui est méprisée », annonçait notamment le maire de Ris aux habitants de sa commune lors de ses vœux, ce samedi 7 janvier. Ce jour-là, la cérémonie est l’occasion de « faire le point avec la population ».
« Il est inacceptable, surtout d’une personnalité ayant exercé les plus hautes fonctions d’État – ministre des Sports de Nicolas Sarkozy et François Fillon – qu’elle piétine de la sorte l’intérêt général. Le procès en responsabilité est inévitable. » Contacté ce mardi par Essonne Info, Stéphane Raffalli confirme sa volonté de porter le dossier Grand stade devant un tribunal administratif : « Des avocats ont été saisis. Il va s’agir d’un gros travail d’expertise juridique, notamment pour évaluer le montant du préjudice. La ville de Ris sera partie au procès. » La constitution de ce dossier, la mise en place de la procédure, l’estimation du préjudice – déjà estimé à plusieurs millions d’euros de sommes engagées – devrait prendre « quelques semaines ».
Pointant aussi du doigt « le silence assourdissant » de la FFR, Stéphane Raffalli déplore le fait de n’avoir toujours pas été reçu, lui et les autres élus essonniens concernés, par le nouveau président, « alors qu’on est partenaire avec la FFR depuis 15 ans ». Après l’élection de Bernard Laporte à la tête de la FFR, Stéphane Raffalli, Francis Chouat en tant que président de l’agglo et François Durovray, président du Conseil départemental, lui avaient en effet adressé une lettre de félicitations qui serait jusqu’ici restée lettre morte.
« Paris ne se limite pas à sa proche banlieue »
Lors des vœux d’Évry, qui avaient lieu également ce samedi 7 janvier, Francis Chouat s’est positionné sur la même ligne que le maire de Ris. Dénonçant une politique « brutale et unilatérale », avec des conséquences et « un écho populaire puissant », le maire d’Évry s’est emporté sur cette décision d’arrêter les frais autour du Grand stade, qu’il trouve « aussi injuste qu’inexplicable ». « Ayez du respect pour les décideurs locaux ! Paris ne se limite pas à sa proche banlieue », a-t-il fustigé devant les Evryens. Louant l’« exceptionnel consensus des élus sur la question », il s’est également voulu optimiste : « Nous allons nous revoir pour que le projet se réalise. Comment croire que cette si grande région ne puisse pas accueillir deux structures de cette taille ? Je prends le pari que les choses ne sont pas figées. »
Plus mesuré, François Durovray indique quant à lui « ne pas se joindre » au recours prévu par Ris-Orangis et par l’agglo, même s’il partage leur position sur l’enterrement du projet Grand stade. « C’est une initiative de Ris à laquelle je ne me joins pas, indique-t-il. Il y a eu effectivement un engagement. Mais les liens entre le département et la FFR sont forts. » L’ancien maire de Ris-Orangis et actuel ministre Thierry Mandon dit pour sa part « comprendre » la requête de la commune, car « tout le monde se sent abandonné » par la FFR. Mais pour l’heure, la priorité doit être selon lui de « construire une réflexion sur l’avenir de ce terrain ».
Quid du devenir des terrains
Alors, faut-il arrêter les frais autour du Grand stade ? Si sa construction est compromise en tout cas, les cinq années d’accord autour de ce grand projet n’auront pas été « perdues », affirme Stéphane Raffalli, « grâce à l’ambition de notre projet économique et urbain ». Avec des avancées comme les projets liés aux transports (achat des 170 rames nécessaires à la modernisation du RER D par la Région, financement complet du tramway Umassy-Ris-Evry qui aura une station à côté de l’hippodrome), ou encore l’aménagement du secteur en friche de l’ancien hippodrome et de l’ex site industriel de l’usine Lu-Danone (terrain racheté par l’agglo) qui deviendra normalement la future « Eco-polis », (site urbain qui mettra en œuvre « les principes d’écologie urbaine et de transition énergétique »), « des choses ont été faites ».
Il est aussi question que le site accueille l’installation d’un cluster dédié à la structuration de la filière de l’économie et de l’industrie du sport. Les élus locaux espèrent maintenant que les grands investissements ne s’arrêtent pas en même temps que le Grand stade. Car tout cela reste encore à l’état de projet, et tout reposait sur le « moteur » que constituait pour ce secteur de l’hippodrome et de la gare d’Orangis la construction du Grand stade.
Les écologistes souhaitent le développement d’une filière de maraichage bio sur le site, tout comme les représentants de la ‘France insoumise’ qui félicitent Bernard Laporte pour l’abandon du projet de Grand stade et plaident maintenant « pour une agriculture locale et paysanne francilienne, qui ferait de nos terres un exemple de gestion écologique ». Thierry Mandon entend de son côté lancer un « séminaire des investisseurs », afin dit-il, de « relancer une sorte d’appel à idées » pour le site de l’ancien hippodrome et l’ex site Lu. Il considère ainsi que « l’Essonne doit avoir un moteur cet endroit ».
Journaliste à Essonne Info (mylene@essonneinfo.fr)
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3 commentaires sur “Requête de Ris contre la FFR : faut-il continuer les frais autour du Grand Stade ?”
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C’est effarent de voir des élus sur les finances des citoyens poursuivre en justice pour des projets qui ne font absolument pas un accord très largement majoritaire de la population. De plus on peut douter du coté désintéressé de ce projet que le futur utilisateur ne veut pas lui-même. La ville de Ris et les diverses subventions qui ne manqueraient pas d’être allouées par ailleurs viennent encore par les impôts citoyens qui ne sont absolument pas pas consultés au niveau des composantes « subventionnantes ». C’est un scandale type Notre Dame des Landes qui heureusement trouve ici une fin heureuse. Les terrains trouveront bien une utilisation utile au plus grand nombre ne serait-ce qu’en restant des espaces verts peut-être même à reboiser.
Bonjour,
Je trouve la décision de Mr Laporte honteuse qui lui nouveaux président se retrouve dans des histoire de compte off shore (Lire la presse de cette semaine)
J’ai eu le privilège en tant que dernier salarié de l’ancien propriéta d’assister et de voir tout le travail fais en amont par Mr Raffali, Mr Mandon et tous les les acteurs dans l’ombres de l’aglomération
suite….entente que salarié de France Galop jetait en permanence sur le site puisque j’y vivais ….je compte pas le nombre de visites et de travail fait par les élues de Ris et de l’Aglo avec l’ancien président de la FFR et Mr Serge Blanco qui était sur le site très souvent. Pour ma part je trouve que le projet était le mieux ficelé ce futur grand stade proche en plus du centre de Marcoussis (FFR) et la suite du projet qui étaient compléter avec beaucoup de projet sportif et d’espace vert avec les 80 hectares restant. Ce grand projet aurais a un impact direct pour relancer notre région au sud de paris délaisser de tous et l’abandons de ce dossier qui a pris des Années avec toute les personne concernés de la Ville de ris Orangis , la ville d’Evry et le conseil général. Certain vert dissent qu’ils étaient contre que le stade aurais dénaturé ce site que je connais depuis l’Age de 17 ans et j’en 51 sachant que le stade n’était que 22 Hectare sur 100 et derrière comme sis si bien Mr Raffali , les transports l’emplois et bien d’autre chose et de moyen que l’Essonne soufre.