Grand stade
Un quartier se dessine autour du futur Grand stade

Les aménageurs du site choisi par la FFR pour accueillir le Grand stade de rugby ont dévoilé les premières esquisses de ce qui est appelé à devenir un quartier entier. Les maquettes sont de sortie autour de l’actuel hippodrome, du Bois de Saint-Eutrope et de la gare d’Orangis.

Le Grand stade serait placé au centre d’une continuité verte vers le Bois de Saint-Eutrope. (Crédit photo : l’AUC/CAECE)
On pourrait l’appeler « la nouvelle Ville nouvelle », car il y a là une ambition sans commune-mesure avec les projets urbains menés dans cette partie de l’Essonne ces dernières années. Si le projet de Grand stade de rugby se concrétise, la Fédération, les collectivités et les aménageurs veulent voir s’installer autour du stade l’équivalent de ce qui a été réalisé à la Plaine autour du Stade de France. Sortirait de terre en 15 ou 20 ans un quartier tourné autour de l’enceinte sportive, où pourraient s’installer des bureaux, lieux et institutions dédiés au sport, espaces de loisirs, services et commerces, ainsi qu’un hôtel-centre de conférences.
Ce secteur situé entre les villes de Ris-Orangis, Bondoufle, Courcouronnes et à la bordure d’Evry pourrait connaître une profonde mutation, avec un projet urbain construit autour de l’autoroute A6 et de l’aqueduc, de la zone de la gare RER D Orangis-Bois de l’Epine, jusqu’au Bois de Saint-Eutrope, attenant à l’ancien hippodrome. C’est le groupe composé du paysagiste Vogt et de l’architecte Djamel Klouche qui a livré les premières esquisses du nouveau quartier. Ce dernier connaît par ailleurs le territoire pour avoir participé au quartier des Docks de Ris, situé dans le bas de la ville.
Une « trame verte » avec le Bois de Saint-Eutrope
Le Bois de Saint-Eutrope serait complètement intégré au projet, afin de « réintégrer à la ville ce poumon vert de 250 hectares » expliquent les concepteurs. Dans les premiers plans, ce « bois métropolitain » est vu comme partie intégrante de l’identité du site. L’idée d’une large passerelle enjambant l’A6 pour relier le stade à la gare d’Orangis-Bois de l’Epine a fait son chemin, puisqu’elle est confirmée dans les premiers plans. Appelé le « lasso » dans les esquisses, il fera office d’espace public entre la gare et le Grand stade. L’architecte souhaite par ailleurs conserver une partie de l’existant, notamment la tribune de l’hippodrome, et réaliser une pièce d’eau, « le canal », sur le tracé des anciennes pistes de galop.

Les entreprises sont invitées à venir s’installer au sein du cluster. (Crédit photo : l’AUC/CAECE)
Autour du stade doivent cohabiter des services liés au monde du sport et des loisirs. En plus de commerces dédiés, la constitution d’un « cluster » est présentée. Laboratoires et entreprises seraient ainsi sollicités pour rejoindre les lieux, dans l’objectif d’en faire « une nouvelle adresse économique du sud francilien ». L’accent est mis sur le foncier disponible, sur le site de l’hippodrome d’une part, mais aussi de l’autre côté de l’aqueduc à l’endroit de l’ancienne usine Lu, ainsi qu’autour de la gare d’Orangis, là où s’est installée la nouvelle salle du Plan en septembre dernier. Le développement économique est ainsi intimement lié à l’identité du projet, ce que cherchent les collectivités en misant sur la venue de cet édifice de 82 000 places pour dynamiser tout un territoire.
Les écologistes contestent le projet
Alors même que le projet se poursuit, et que les élus locaux soutiennent quasi-unanimement la construction du Grand stade, les écologistes lancent de leur côté un pavé dans la mare, en mettant en ligne une pétition départementale contre cette édification. Lors du débat public sur le Grand stade, ils avaient déjà fait entendre leurs réserves, en publiant notamment un cahier d’acteur incisif décrivant le projet comme « inutile, daté dans sa conception du développement ». Les responsables EELV 91 récidivent en quelque sorte, en interpellant les représentants des collectivités concernées : « nous demandons aux élus locaux, départementaux et régionaux de renoncer à supporter ce projet privé de la FFR qui n’apportera pas de solutions aux problèmes d’emploi et de transport des Essonnien·ne·s ».
Le secrétaire départemental des écologistes, Jean-Patrick Le Duc, assume cette position, bien que son parti négocie en ce moment un accord avec le PS pour les prochaines élections départementales. Ce qui n’a pas manqué de créer quelques fritures sur la ligne. « Oui, cela interfère quelque peu » concède le responsable écologiste, qui juge cependant que le Grand stade « est à classer dans la liste des grands projets inutiles ». S’il ne se dit « pas opposé au fait qu’un projet privé se fasse », l’implication des collectivités l’inquiète, « car l’argent dépensé le sera au détriment d’autre chose ». Sur le projet en lui-même, le responsable EELV se dit toujours sceptique quant à « la nécessité d’un équipement de cette ampleur ».
Les élus locaux défendent pour leur part intensément le projet. L’agglomération d’Evry a ainsi choisi de dévoiler le contenu de sa « ville nouvelle » au salon de l’immobilier d’entreprise, le Simi, la semaine dernière. Le Premier ministre Manuel Valls en a même profité pour venir voir les plans. L’objectif affiché est de se servir du Grand stade pour attirer les investisseurs, afin qu’ils installent leur activité sur place. Le calendrier pourrait quant à lui s’affiner en 2015, avec la confirmation espérée du lancement du projet, et la poursuite des études de faisabilité.
Julien Monier est journaliste et rédacteur en chef d'Essonne Info (@EssonneInfo). Vous pouvez le suivre sur Twitter (@JulienMonier91) et le contacter par courriel (julien@essonneinfo.fr).
La Parole aux lecteurs
4 commentaires sur “Un quartier se dessine autour du futur Grand stade”
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Bonjour
ce projet est a inscrire dans la longue liste des GRAND PROJETS INUTILES ET IMPOSES car ce projet va couter énormément aux collectivités par les infrastructures à mettre en place et aussi au club sportif de rugby car
si le stade est financé par la FFR mais ceci ce fera au détriment des clubs et tous ca pour le sport business.
Ensuite il suffit de voir autour du stade de France c est morne plaine car il n y a que des bureaux pas de vie le soir
Alors refusons ce GRAND STADE qui n est que le fruit d’élus qui veulent avoir leur équipement pour leur intérêt personnel et non pour le bien commun et l intérêt général
Je porte à la connaissance de vos lecteurs qu’à Ris-Orangis, les forces du Front de Gauche, la liste pour les élections municipales à laquelle elles ont contribué et participé, Nouvelle Union Pour Ris-Orangis, ont mené campagne avec de nombreux arguments contre ce projet de « Grand Stade ».
Ce qui nous conduit naturellement à signer la pétition en ligne de EELV91 à qui nous proposons de travailler ensemble, en toute cohérence.
Vos lecteurs peuvent recevoir le 4 pages que nous avons réalisé sur ce sujet en en demandant communication à nouvelleunion@laposte.net
Denis Krys
Adhérent au Pcf
Co Animateur de l’Assemblée citoyenne
formée avec le soutien du Front de Gauche
Ah la politique politicienne, demandez à la municipalité communiste de Saint Denis les avantages qu’apportent le stade de France en terme d’impots et d’emplois pour leur ville. Ce stade sera un accélérateur pour notre territoire en terme d’emplois et d’attractivité mais les petits calculs politiques ne prennent pas en compte l’avis d’un grand nombre d’Essonniens.
Le Stade de France à Saint-Denis est un équipement public réalisé par l’Etat pour les besoins de la Coupe du Monde de Football en 1998. Une enceinte sportive de cette capacité était peut-être nécessaire alors.
A présent elle existe et offre largement de quoi accueillir les évènements rugbystiques et footballistiques.
L’exploitation du Stade de France étant déjà déficitaire, on ne voit pas comment l’exploitation de 2 grands stades de cette importance en Ile-de-France ne le serait pas deux fois plus.
Quant aux bienfaits qu’un tel équipement pourrait générer pour la population, je laisse le droit d’y croire à ceux qui veulent encore dépendre de l’initiative privée pour bénéficier des miettes d’un « développement » bien problématique pour l’environnement et de plus en plus incompatibles avec les acquis sociaux et démocratiques.
Si ce projet se réalise, ce sont les contribuables qui en paieront les pots cassés et les historiens qui devront, dans les livres d’histoire, rechercher ce qu’était le sport et ses valeurs avant qu’il ne soit gangrené par l’argent.