Élections au Québec : La CAQ propose deux centres médicaux privés pour alléger la pression sur les hôpitaux

MONTRÉAL – La Coalition Avenir Québec a promis samedi de construire une paire de centres médicaux privés qui offriraient des services gratuits aux Québécois et remboursés par l’assurance-maladie dans le but de désengorger les salles d’urgence publiques.

Le chef de la CAQ, François Legault, a fait cette annonce au 7e jour de la campagne électorale québécoise dans la circonscription d’Anjou-Louis-Riel, dans l’est de Montréal, une région où le parti espère accroître sa présence sur l’île de Montréal où il ne détient actuellement que deux sièges.

M. Legault a déclaré que les deux premières cliniques seraient opérationnelles d’ici 2025 dans l’est de Montréal et à Québec, et qu’il prévoyait en construire une douzaine dans la province.

« Si on veut changer le réseau de la santé, eh bien, il faut changer la recette, il faut innover », a dit M. Legault.

M. Legault a décrit les centres proposés, construits par le secteur privé pour 35 millions de dollars, comme se situant quelque part entre une clinique familiale et un grand hôpital. Ils viseraient à alléger la pression sur le réseau de santé du Québec, a-t-il ajouté.

Les centres médicaux comprendraient une clinique de médecine familiale, d’autres services de santé de base et une salle d’urgence pour les cas mineurs ou moins prioritaires et les chirurgies d’un jour.

M. Legault a déclaré que l’utilisation du mot  » privé  » lorsqu’il s’agit de soins de santé est  » délicate « , mais il a fait remarquer que 20 % des services dans la province sont déjà fournis par le secteur privé.

Plus de 21 000 résidents du Québec sont en attente d’une intervention chirurgicale dans la province. Au plus fort de la pandémie de COVID-19, le Québec a envoyé certains patients se faire soigner dans le privé pour réduire les temps d’attente.

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« Le secteur privé peut être complémentaire à ce que nous faisons », a déclaré Christian Dubé, le plus récent ministre de la Santé de la province, qui cherche à être réélu. « Plus on va régler (les cas mineurs), plus ça laisse de la place aux chirurgiens des grands hôpitaux (…) pour attaquer la liste d’attente ».

La promesse de la CAQ a été dénoncée par ses rivaux politiques, le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, affirmant que si la participation privée fonctionnait vraiment dans le domaine de la santé, il y aurait déjà beaucoup d’exemples.

« François Legault persiste à proposer des solutions qui ne fonctionnent pas », a déclaré M. Nadeau-Dubois, dont le parti a proposé d’améliorer les cliniques communautaires et de transformer la ligne téléphonique 811 de la province en un véritable service de triage. « La réalité est qu’il a un amour dogmatique pour le secteur privé et qu’il persiste avec des propositions qui affaiblissent notre système. »

La chef du Parti libéral, Dominique Anglade, a déclaré que le système privé ne devrait être utilisé que pour régler les arriérés de chirurgie.

Le Parti conservateur du Québec a également promis de faire plus de place aux soins de santé privés dans le cadre de son plan. Mais M. Legault a déclaré que la promesse de samedi n’avait « rien à voir avec ce qui se passe dans les autres partis » et la CAQ estime que la salle d’urgence est trop souvent le principal point d’entrée des patients.

Au septième jour de la campagne électorale provinciale, Québec solidaire s’est engagé à créer 37 000 nouvelles places subventionnées en garderie s’il est élu, lors d’un arrêt à Rimouski, au Québec, dans la région du Bas-Saint-Laurent.

Pour sa part, le Parti Québécois a promis de faire passer les garderies privées sous le régime public, en convertissant 119 000 places sur cinq ans au coût de 543 millions de dollars par an. Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a déclaré que les garderies en milieu familial ne feraient pas partie du plan de conversion.

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« Si l’on sait que plus de 50 000 enfants sont sur la liste d’attente, on peut supposer que des dizaines de milliers de parents en ce moment (…) ne participent pas au marché du travail en raison du manque de places en garderie », a déclaré St-Pierre Plamondon à Québec, ajoutant qu’il avait personnellement fait face au manque de places en garderie pendant la pandémie.

S’exprimant à Senneterre, au Québec, Mme Anglade a annoncé un plan de 500 millions de dollars pour encourager les aînés à retourner au travail afin de faire face à la pénurie de main-d’œuvre de la province, et ce, grâce à un certain nombre de mesures, notamment l’augmentation des exemptions d’impôt sur le revenu de base afin qu’ils ne soient pas pénalisés s’ils continuent à travailler tout en gagnant une pension.

Les libéraux affirment qu’il y a pas moins de 270 000 emplois vacants au Québec.

Ce reportage de La EssonneInfo a été publié pour la première fois le 3 septembre 2022.

– avec les dossiers de Caroline Plante, Patrice Bergeron, Stéphane Rolland et Frédéric Lacroix-Couture.

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