Pokémon GO : Niantic devant les tribunaux – Culture de travail sexiste et rémunération inéquitable des femmes

Niantic, l’entreprise derrière Pokémon GO, se dirige vers une crise. Une ex-employée accuse Niantic de rémunération inéquitable et de sexisme, et l’affaire est maintenant portée devant les tribunaux.

San Francisco – Niantic, la société de logiciels derrière des jeux mobiles comme Ingress ou Pokémon GO, est à nouveau sous le feu des critiques. Cette fois-ci, il ne s’agit toutefois pas de critiques de la part des fans, mais de l’entourage de son propre personnel. Il est reproché à l’entreprise de dévaloriser le travail des employées et des femmes non blanches et de leur refuser le même salaire qu’à leurs collègues masculins. Dans une enquête interne, des employées de l’entreprise ont également déclaré qu’une culture de travail sexiste prévalait chez Niantic.

Pokémon GO : Niantic devant les tribunaux – une ex-employée cherche à obtenir un recours collectif

De quoi s’agit-il ? Vendredi dernier, une ancienne employée de la société de logiciels Niantic a déposé plainte contre son ancien employeur. Selon un rapport du portail technologique américain The Verge.com, l’entreprise est accusée de dévaloriser le travail des femmes non blanches et des femmes en général, et de les rémunérer moins bien que leurs collègues masculins occupant des postes comparables. La plaignante cherche à intenter une action collective. Il a été récemment annoncé que Niantic prévoyait de licencier plus de 200 employés, la plaignante a également perdu son emploi dans le cadre de cette vague de licenciements.

Quelles sont les accusations exactes ? L’ex-employée de Niantic porte de graves accusations. Au cœur de la plainte, il y a le fait que l’employée a gagné pendant plusieurs années et promotions environ 20.000 dollars US de salaire annuel de moins qu’un collègue masculin, qui était en outre placé un niveau hiérarchique en dessous du sien. Même après une promotion au printemps 2023, l’employée gagnait toujours moins que son collègue subordonné.

De plus, elle a découvert dans une offre d’emploi de Niantic faisant la promotion de son poste qu’elle était elle-même plus de 10 000 dollars en dessous du salaire annoncé dans l’offre officielle. L’ex-employée accuse donc également l’entreprise de « partialité sexuelle ».

Pokémon GO : Niantic devant les tribunaux – ambiance de travail sexiste, salaires injustes et culture des boys clubs

Pas de soutien de la part du point de contact officiel : La plaignante s’est d’abord adressée à un point de contact interne à l’entreprise et a fait part de ses préoccupations au « Diversity Equity and Inclusion Director », qui est censé promouvoir la diversité, l’équité et l’inclusion dans l’entreprise. Cependant, le directeur de la diversité, de l’égalité et de l’inclusion, ainsi que la haute direction masculine de Niantic, auraient rejeté la plainte.

La plaignante a également fait part de ses préoccupations à un groupe interne d’employées, appelé « Wolfpack », qui se réunissait pour discuter des affaires internes. Ce groupe a également mené une enquête auprès des employées de Niantic. Il en est ressorti que de nombreuses femmes interrogées décrivaient la culture de travail de Niantic comme sexiste et que les femmes se sentaient désavantagées, notamment en ce qui concerne leur salaire. La culture du « boys club » prédominerait également dans l’entreprise.

Pokémon GO : Niantic devant les tribunaux – La direction interdit les sondages auprès des employés

Voici la réaction de la direction : Dans une présentation, le groupe interne de femmes « Wolfpack » a ensuite exposé les résultats de son enquête à la direction de Niantic. Le directeur du marketing, Mike Quigley, a demandé au groupe de supprimer toutes les références et commentaires sur le sexisme au travail de la présentation de l’enquête.

En outre, il aurait été interdit au groupe de mener à l’avenir des sondages auprès des employés sans l’accord explicite de la direction supérieure. Contacté par Theverge.com, Niantic n’a pas encore réagi à ces accusations.

Qu’est-ce qu’un « boys club » ?

On parle de ce que l’on appelle un « Boys Club » (ou « Old Boys Club ») lorsque, dans une entreprise, il existe une structure organisationnelle dominée par les hommes, dans laquelle les femmes sont exclues ou moins bien traitées. Aujourd’hui encore, les hommes sont souvent privilégiés dans la vie professionnelle. Un « Boys Club » dans une entreprise empêche souvent l’égalité des chances pour les collaborateurs non masculins et favorise des modèles de rôles et de comportements dépassés, stéréotypés et sexistes.

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L’appartenance à un « boys club » présente souvent l’avantage pour les hommes de progresser dans le secteur et de faire carrière. Le sexisme structurel est un problème très répandu dans l’industrie du jeu vidéo, car de nombreuses entreprises comme Activision / Blizzard sont dominées par les hommes.

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