Suicides au Québec : Le coroner souhaite que les amis et la famille soient inclus dans les soins de santé mentale

MONTRÉAL – Le ministère de la Santé du Québec devrait mieux impliquer les amis et la famille dans le traitement des personnes souffrant de problèmes de santé mentale et de toxicomanie afin de prévenir les suicides, a déclaré mercredi la coroner Julie-Kim Godin.

Dans le cadre d’un rapport sur le suicide dans la province, Mme Godin a déclaré que le ministère de la Santé devrait travailler avec les établissements de soins de santé et d’autres organismes pour trouver des moyens d’inclure les amis et les membres de la famille, qui peuvent aider à protéger leurs proches, mais qui sont souvent exclus du processus de traitement.

« Même lorsque les proches sont bienveillants et expriment clairement leur désir d’aider, ils n’ont pas nécessairement la possibilité d’être entendus ou d’accompagner l’usager », écrit-elle dans le rapport. « En conséquence, ils se sentent impuissants et non impliqués, voire exclus du traitement et du processus de rétablissement. »

Elle recommande que le département de la santé modifie les formulaires de consentement pour demander aux personnes si elles acceptent que les informations les concernant soient communiquées à leurs proches.

Cette recommandation est l’une des 63 adressées au ministère de la Santé, aux autorités sanitaires régionales, à la police et à d’autres organisations, dans le cadre d’un vaste rapport sur les suicides dans la province. M. Godin a enquêté sur cinq suicides et a entendu plus de 100 témoins dans le cadre d’une enquête publique qui a été lancée en 2019.

Les cinq personnes ont exprimé des idées ou des comportements suicidaires avant de s’enlever la vie, écrit-elle. Elle a constaté qu’il y avait souvent des occasions manquées pour un meilleur traitement.

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D’autres facteurs récurrents dans les suicides sont les problèmes de santé mentale connus, la consommation de drogues et l’utilisation des ressources existantes en matière de santé et de services sociaux, écrit-elle. Les problèmes de santé mentale et de toxicomanie sont rarement isolés et s’accompagnent souvent d’autres difficultés, telles qu’une vie familiale instable, l’absence de domicile fixe, un emploi précaire et des problèmes de santé physique.

Elle a déclaré que les professionnels de la santé et les travailleurs sociaux de première ligne devraient recevoir une meilleure formation afin d’être en mesure d’identifier les problèmes complexes et d’apporter une réponse personnalisée.

Parmi les autres recommandations, le gouvernement devrait revoir le cadre juridique relatif à l’échange d’informations médicales confidentielles entre les professionnels de la santé et des services sociaux, ainsi qu’avec les membres de la famille et, dans certains cas, la police.

Si des règles plus souples doivent être envisagées pour prévenir les morts violentes, M. Godin a déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse que tout changement devait respecter les droits de l’individu. « En tant que société, nous voulons protéger nos proches, mais nous devons aussi protéger leurs droits », a-t-elle déclaré.

Mme Godin a également écrit que des investissements sont nécessaires pour garantir que le système de santé dispose d’un personnel suffisant pour traiter les problèmes de santé mentale et que tous les actes ou idées suicidaires doivent être pris au sérieux.

Ce rapport de la EssonneInfo a été publié pour la première fois le 14 juin 2023.

– Avec des fichiers d’Ugo Giguère

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