
MONTRÉAL – Une harde de caribous de Charlevoix, au Québec, pourrait connaître un baby-boom cette année, ce qui constitue une rare bonne nouvelle pour la population décimée de la province.
Caroline Hins, biologiste au Département de la faune de la province, a confirmé que les 12 femelles en âge de se reproduire du troupeau sont enceintes, après des tests qui ont révélé des niveaux élevés de progestérone.
« C’est une très bonne nouvelle », a-t-elle déclaré lors d’une interview vendredi.
Selon elle, si toutes les grossesses sont menées à terme et que les veaux survivent – ce qui n’est pas garanti – le troupeau situé au nord-est de la ville de Québec aura doublé de taille en un an et demi.
Le gouvernement québécois a capturé le troupeau, qui comptait alors 16 bêtes, et l’a placé dans un enclos en février 2022 dans le cadre d’un plan controversé visant à empêcher les troupeaux isolés de s’éteindre. Cinq veaux en bonne santé sont nés l’année dernière, sur huit grossesses présumées.
Le gouvernement a fait valoir que l’enfermement des caribous représentait leur meilleure chance de survie, en leur offrant une protection contre la prédation et en leur garantissant l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins vétérinaires. Mais les écologistes ont critiqué le gouvernement pour avoir placé les animaux derrière des clôtures au lieu de protéger et de restaurer leur habitat forestier ancien et de présenter un plan directeur promis depuis longtemps pour reconstituer l’espèce.
Le gouvernement a décrit l’approche des clôtures comme étant temporaire, et Mme Hins affirme que la naissance de nouveaux caribous suscite l’espoir que le troupeau pourra un jour être relâché dans la nature. Cependant, elle n’a pas pu donner de calendrier pour cette éventualité.
Elle a déclaré qu’il restait encore beaucoup de travail à faire, la protection et la restauration de l’habitat étant en tête de liste. Les détails de cette restauration de l’habitat figureront dans le plan d’action pour le caribou de la province, qui devrait être publié en juin après des années de retard. Ce plan doit notamment empêcher l’exploitation forestière dans certaines régions, contrôler les prédateurs et fermer les chemins d’exploitation pour restaurer l’habitat, a déclaré M. Hins.
En attendant, les animaux risquent de s’habituer à être nourris et les veaux risquent de ne pas développer leur instinct de survie. Elle explique que les travailleurs qui s’occupent des caribous essaient de minimiser les contacts avec eux pendant le nourrissage, afin qu’ils ne s’habituent pas trop à l’homme.
Elle ajoute que les gardiens réduiront progressivement les céréales données aux animaux avant de les relâcher, afin qu’ils soient mieux préparés à manger ce qu’ils trouveront dans la nature. Elle a ajouté que des experts étudiaient également les moyens de « réhabituer » les animaux à la prédation, mais n’a pas voulu donner de détails sur la manière dont cela pourrait être réalisé.
En attendant, elle a déclaré que le troupeau de Charlevoix est relativement sain, avec un bon mélange d’animaux d’âges différents. Une éventuelle libération dépendra également de la capacité du troupeau à poursuivre sa croissance.
Selon elle, les caribous mettent normalement bas en mai ou en juin, il reste donc encore quelques semaines avant l’arrivée des nouveaux veaux.
Mme Hins a indiqué qu’il n’est pas encore confirmé si des caribous sont enceintes dans l’autre troupeau fermé de Val d’Or, dans le nord-ouest du Québec, qui ne comptait que six ou sept bêtes au dernier recensement.
Six femelles ont également été capturées et placées dans des » enclos de maternité » en Gaspésie, dans l’est du Québec. Elles seront relâchées à la fin de l’été, une fois que les veaux seront âgés de quelques mois et plus aptes à survivre, a indiqué le gouvernement dans un communiqué de presse.
La population totale de caribous au Québec a été estimée entre 5 000 et 10 000 individus pour la période de 2005 à 2016. Cependant, des relevés aériens récents ont suggéré que la plupart des troupeaux ont continué à décliner en raison de la destruction de l’habitat, de l’activité industrielle et de l’augmentation des prédateurs qui utilisent les chemins forestiers pour atteindre leurs proies.
Ce rapport de la EssonneInfo a été publié pour la première fois le 29 avril 2023.

Fleury a un amour profond pour les jeux vidéo et le sport, deux passions qui ont façonné sa vie et tout ce qu’elle fait. En grandissant, Fleury était entouré de jeux vidéo et d’équipements sportifs et a rapidement développé un intérêt pour ces derniers. Elle est ainsi devenue rédactrice chez Essonneinfo sur ces thématiques.
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