Si le Québec veut préserver et cultiver une société laïque, son approche doit être revue.

Je suis juif, du moins d’après mon Bar Mitzvah certificat. Mais je déteste la religion et tout ce qu’elle représente.

Mon dédain pour la religion est né des années que j’ai passées à l’école juive. Mon faible esprit d’enfant était inondé de fantasmes de créationnisme et d’éthique biblique tordue. On m’a lavé le cerveau. Et oui, je suis rancunier.

Si quelqu’un doit soutenir la guerre que les législateurs québécois ont menée contre la religion, c’est bien moi. Dans une certaine mesure, j’y suis favorable. Je vois la valeur d’une loi comme le projet de loi 21, malgré la controverse qu’elle suscite. Je comprends qu’elle puisse, par exemple, aider les législateurs à considérer les crimes commis par l’Église contre les peuples autochtones avec un regard sobre (laïque).

Mais la province a pris une bonne idée, la séparation de l’Église et de l’État, et l’a transformée en arme. Le chapitre 2 du projet de loi 21, par exemple, oblige un policier, un avocat ou un enseignant juif à choisir entre sa religion et sa religion. kippa et son travail. Et pour quoi faire ? C’est toujours le même homme sous la kippa, n’est-ce pas ? L’atteinte à sa dignité et à sa foi ne changera pas grand-chose à ses opinions, ni à celles de ses élèves ou de ses clients. Pas plus que l’interdiction de la prière dans les écoles publiques proposée par le ministre de l’éducation.

Si le Québec veut préserver et cultiver une société laïque – ce à quoi chaque province devrait aspirer – son approche doit être revue. Une société heureuse et laïque naît lorsque les gens sont élevés par l’éducation, et non opprimés par la législation. Les symboles religieux ne sont pas le problème. Ce sont les idées dogmatiques et néfastes sur la nature de l’univers qui le sont.

J’ai fréquenté l’école juive jusqu’en cinquième année. Là, on m’a proposé un ensemble d’idées sur la nature de l’univers qui n’ont aucun fondement dans la science ou la réalité. On m’a fait prier chaque matin, un dieu auquel je n’étais pas encore sûr de croire. On m’a appris que la solution à nos problèmes, même à un problème aussi important et causé par l’homme que le changement climatique, était une chose appelée le Messie – un ange qui reviendrait du ciel et apporterait la paix sur la terre.

Lire aussi:  Les gouvernements cherchent un acheteur alors que le fabricant québécois du vaccin COVID-19, Medicago, s'apprête à fermer ses portes

À partir de la sixième année, mes parents m’envoient à l’école publique. Là, j’ai été encouragée à remettre en question mes croyances, même par des enseignants qui portaient des vêtements religieux en classe – ce qui est maintenant une infraction au Québec en vertu de la loi 21. J’ai lu des ouvrages athées, furieusement, côte à côte avec des textes religieux. On m’a donné la chance de me faire ma propre opinion.

J’ai conclu que la religion n’était ni rationnelle ni morale. Pendant ce temps, j’avais des camarades de classe qui priaient respectueusement quand ils le voulaient.

Demandez-vous laquelle de ces expériences est la plus néfaste. Réalisez ensuite que, malgré le tapage que font les législateurs québécois au sujet de la prière dans les écoles publiques, la province abrite une industrie florissante d’enseignement religieux privé.

En fait, dans tout le pays, l’enseignement primaire confessionnel est proposé. Dans certaines juridictions, il est même parrainé par le gouvernement. En fait, le Toronto Catholic District School Board, qui accueille environ 30 % des élèves du primaire de la ville, est le plus grand conseil scolaire catholique du monde à bénéficier d’un financement public.

Lorsqu’on enseigne aux enfants qu’ils sont juifs, chrétiens ou musulmans, cela reste ancré. Ce n’est pas parce que la religion est éthique ou logique. C’est parce que les enfants croient tout ce qu’on leur dit. Il est facile de convaincre un enfant que Dieu, ou la petite souris, existe. Ce n’est pas de l’éducation, c’est du lavage de cerveau et cela n’a pas sa place dans une salle de classe.

Lire aussi:  Hexo enregistre une perte nette de 52,1 millions de dollars au deuxième trimestre et annonce un regroupement d'actions

C’est là que les provinces devraient intervenir. Elles devraient interdire l’enseignement primaire fondé sur la foi. Les cours sur la religion devraient être proposés au lycée ou à l’université, une fois que les enfants sont assez âgés pour comprendre des idées comme le créationnisme par rapport à l’évolution.

Une telle politique m’aurait épargné bien des soucis. Mais en même temps, pourquoi ne pas laisser les gens porter ce qu’ils veulent et prier où ils veulent ? Ce n’est pas incompatible avec une province heureuse et laïque.

Selon la Charte canadienne des droits et libertés, pratiquer sa foi est un droit donné par Dieu. Les symboles religieux n’empiètent pas sur la vie civique. Ils ne corrompent pas nos politiques. Il s’agit simplement, en général, de morceaux de tissu ou d’étoffe.

Ainsi, un enseignant qui porte un kippa est parfaitement capable d’enseigner la biologie de l’évolution, même si son texte religieux n’est pas d’accord. Les enfants peuvent, simultanément, recevoir une éducation laïque et bénéficier d’un espace sûr pour prier à l’école.

Ces contradictions subtiles ne menacent pas la démocratie, elles la renforcent. Elles encouragent les élèves à poser des questions et à étudier leurs propres croyances. À se faire leur propre opinion.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*