Le maire de la région de Montréal révèle avoir été victime d’agression sexuelle de la part de l’ex-député péquiste Harold LeBel

MONTRÉAL – La mairesse d’une banlieue de Montréal a révélé publiquement mardi être la victime de l’ex-parti québécois Harold LeBel, condamné à huit mois de prison pour l’avoir agressée sexuellement en 2017 alors qu’ils étaient tous deux membres du parti provincial.

Catherine Fournier était une jeune étoile montante du PQ après sa victoire aux élections partielles de décembre 2016, mais elle a soudainement démissionné pour siéger en tant qu’indépendante en mars 2019. Elle est élue maire de Longueuil (Québec) en novembre 2021.

« Si je choisis de parler maintenant, c’est pour partager mon expérience, pour aider d’autres personnes à bénéficier de ce que j’ai appris (…) en espérant que quelque chose de positif puisse enfin émerger de ces tristes événements », a déclaré Fournier mardi dans un message sur Instagram.

Fournier, 31 ans, avait demandé au juge Serge Francoeur de la Cour supérieure du Québec, lors d’une audience en mars, de lever formellement l’ordonnance de non-publication de son identité. Le 6 avril, le juge Francoeur a approuvé la demande, qui est entrée en vigueur mardi, coïncidant avec la diffusion d’un documentaire sur l’affaire Fournier.

« Je tiens d’abord à préciser que je ne regrette en rien ma carrière, bien au contraire », a-t-elle déclaré. « Je suis fière d’avoir été là et j’en suis sortie la tête haute, bien au-delà du verdict.

LeBel, ancien député entre 2014 et 2022, a été arrêté en décembre 2020 pour avoir agressé sexuellement Fournier en 2017 à son condo de Rimouski, au Québec, à environ 320 kilomètres au nord-est de la ville de Québec.

Lors de son procès, Fournier a témoigné que LeBel est devenu agressif lorsqu’elle a refusé ses avances. Elle a dit qu’il avait dégrafé son soutien-gorge et était entré dans une salle de bain où elle s’était réfugiée. Elle dit qu’il l’a ensuite rejointe dans un lit où il lui a fait subir des attouchements sexuels répétés pendant plusieurs heures.

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En janvier, un juge a condamné LeBel, 60 ans, à huit mois de prison après qu’un jury l’a reconnu coupable à l’issue de deux jours de délibérations. Il a également été condamné à deux ans de mise à l’épreuve, à l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et à l’obligation de s’inscrire au registre des délinquants sexuels pendant 20 ans.

LeBel a bénéficié d’une libération conditionnelle cette semaine.

Pendant le procès, Fournier a dit au juge Francoeur qu’elle participerait à un documentaire sur l’affaire. À l’époque, elle a dit qu’elle n’était pas certaine de révéler son identité publiquement. Elle lui demande finalement quelques mois plus tard de lever l’interdiction de publication de son nom.

« Chaque victime est seule maîtresse de ses choix et de ses décisions concernant ce qu’elle a vécu », a-t-elle déclaré mardi sur les médias sociaux. « Vous êtes courageux, vous tous, nous tous, et je pense à vous ».

Le documentaire devrait être diffusé au Québec mercredi sur la plateforme Vrai de Vidéotron. Fournier devrait assister à une projection anticipée pour les journalistes mardi.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a salué le courage de Fournier. « Un bel exemple de détermination. Vous pouvez être fier. Il est important que les victimes sachent qu’elles peuvent dénoncer », a tweeté M. Legault.

Ce rapport de La EssonneInfo a été publié pour la première fois le 18 avril 2023.

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