De l’espoir du titre à l’outsider de l’Europa League, la dégringolade de Séville devrait donner de l’espoir à United.

Pour une équipe qui a terminé quatrième de la Liga pendant trois saisons consécutives et qui n’a jamais quitté le top 10 depuis qu’elle a été promue il y a 21 ans, cette saison a été un désastre pour Séville.

Le club, dirigé par son troisième entraîneur de la saison, occupe la 13e place, avec seulement cinq points d’avance sur Valence – oui Valence – qui occupe la dernière place de relégable. Mais pour un nouvel entraîneur – Jose Luis Mendilibar a supervisé deux victoires et un match nul – la situation serait bien pire.

Séville était 19e à mi-parcours sous la direction de Jorge Sampaoli, avant que l’Argentin ne reçoive une indemnité de 8 millions d’euros pour cinq mois de travail. Aujourd’hui encore, seuls quatre clubs ont encaissé plus de 44 buts en 28 matches que Séville. Seuls cinq clubs ont remporté moins de huit matches que Séville.

Bono, l’héroïque gardien de but marocain qui s’est fait connaître au niveau mondial lors de la Coupe du monde au Qatar, a remporté le trophée Zamora du meilleur gardien de but d’Espagne.

Julen Lopetegui était le patron au début de cette saison, comme il l’était depuis 2019. L’ancien sélectionneur de l’Espagne et actuel manager des Wolves avait fait un travail tellement impressionnant que Manchester United l’avait considéré comme l’un des quatre candidats pour remplacer Ralf Rangnick, avant d’opter pour Erik ten Hag.

Lopetegui a emmené Séville à la deuxième place de la Liga en janvier 2022 et a fait venir Antony Martial en prêt de United pour un salaire énorme afin de viser le titre. Martial n’a marqué qu’un seul but et Séville a terminé quatrième.

Anthony Martial pose pour les médias à son arrivée à l’aéroport de Séville après que le FC Séville ait conclu un accord pour le prêter à Manchester United jusqu’à la fin de la saison. EPA

La saison a mal commencé avec un seul point lors des quatre premiers matches de championnat. En Europe, Séville s’est incliné 4-0 à domicile contre Manchester City avant que Lopetegui ne perde son poste au lendemain d’une défaite 4-1 à domicile en Ligue des champions contre le Borussia Dortmund en octobre. Ces quatre défaites n’étaient pas les quatre quatrièmes places qu’il espérait.

Séville s’est qualifié pour l’Europa League et a été assez compétent pour éliminer le PSV Eindhoven en barrage et Fenerbahce en 16e de finale. Le fait que seuls 24 480 spectateurs aient assisté au match aller de Fenerbahce montre à quel point l’ambiance était mauvaise – Séville affiche une moyenne de 36 402 spectateurs à domicile en Liga cette saison. Vendredi, les Sévillans ont fait match nul 2-2 à domicile contre le Celta Vigo, alors qu’ils menaient 2-0 jusqu’à la 88e minute.

Pourquoi en est-on arrivé là ? L’équipe réputée pour son excellent recrutement sous la houlette du directeur sportif Monchi a mal recruté l’été dernier. Adnan Januzaj, ancien joueur de United et libéré à la fin de son contrat par la Real Sociedad la saison dernière, a été recruté dans la panique de la journée de clôture des transferts. L’attaquant belge de 28 ans n’a débuté qu’un seul match et a été sorti à la mi-temps, avant d’être prêté à Istanbul Basaksehir en janvier. Isco, cinq fois vainqueur de la Ligue des champions avec le Real Madrid, a également rejoint l’équipe en août dernier. Son contrat a été résilié en janvier et, à 30 ans, il est actuellement sans club. « Il n’a pas répondu aux attentes du club », a déclaré un dirigeant.

Le défenseur Alex Telles, prêté par Manchester United, a manqué les 11 premiers matches de 2023 en raison d’une blessure au genou. Rafa Mir et Papu Gomez, deux joueurs vedettes, ne le sont pas. Mir a marqué 10 buts en championnat la saison dernière et n’en a marqué que trois cette année. Gomez, l’Argentin fantasque de 35 ans, est blessé à la cheville depuis novembre. Ivan Rakitic, un autre vétéran du même âge, revenu sur les lieux de son épanouissement et de sa rencontre avec sa femme, était à la périphérie sous Lopetegui, mais il est désormais plus présent sous les ordres de Mendilibar. L’entraîneur basque, âgé de 62 ans, a promis de revenir aux fondamentaux et de régler les problèmes de Séville pour lui permettre de rester dans la course.

Bruno Fernandes de Manchester United à la fin d’un match de demi-finale de l’Europa League contre Séville à Cologne. AP

Séville et ses 1 100 supporters se rendent à Old Trafford pour le quart de finale aller de l’Europa League contre Manchester United en tant qu’outsiders. Lorsque les deux équipes se sont rencontrées pour la première fois, en huitièmes de finale de la Ligue des champions 2018, c’est José Mourinho qui a qualifié son équipe de Manchester United d’outsider. La réalité a montré qu’il avait raison : Séville a tiré 25 fois contre deux pour United lors du match aller qui, grâce à David de Gea, s’est achevé sur un score nul et vierge. Les supporters sévillans ne comprenaient pas pourquoi United refusait d’attaquer.

Au match retour, le remplaçant Wassim Ben Yedder inscrivait deux buts, le premier à la 75e minute, pour faire taire Old Trafford. Après 165 minutes d’un match de 180 minutes, United ne se montrait pas plus pressant. Cette défaite était le début d’une dégringolade qui a conduit Mourinho à perdre son poste.

United a retrouvé Séville en 2020 lors d’une demi-finale unique de l’Europa League à Cologne, à huis clos. Encore une fois, Séville a triomphé. Une fois de plus, ils ont remporté la compétition qu’ils ont gagnée bien plus souvent que n’importe quel autre club : six fois depuis 2006. Avant ce succès, Séville n’avait pas remporté le moindre trophée depuis 1948.

Séville a triomphé lors de ses deux dernières confrontations avec les géants anglais, mais la forme de United contre les adversaires espagnols qu’il rencontre régulièrement cette saison, toutes les équipes au-dessus de Séville en championnat, se traduit par quatre victoires, un nul et une défaite. Ce sera le 50e match d’Erik ten Hag à la tête de United, dont la saison est jusqu’à présent encourageante. Les Sévillans abandonnent l’espoir de conserver un trophée qu’ils ont dominé et ont l’avantage de disputer le match retour dans l’enceinte atmosphérique du Sanchez Pizjuan. Le match retour se déroulera dans l’atmosphère du Pizjuan Sanchez, mais il faudra attendre la performance des Sévillans à Old Trafford pour savoir s’ils feront salle comble.

Marcus Rashford de Manchester United célèbre son but lors de la victoire 1-0 en 16e de finale retour de l’Europa League contre le Real Betis au stade Benito Villamarin de Séville, le 16 mars 2023. AP

Mise à jour : 12 avril 2023, 8:53 AM