Plus tard dans l’année, Pep Guardiola et Jurgen Klopp auront un anniversaire à célébrer : 10 ans de partage des bancs de touche. Ce mariage a été marqué par des courses au titre trop serrées, des épopées européennes, des titres nationaux disputés avec des marges si fines qu’il a fallu à deux reprises recourir aux tirs au but pour départager les deux équipes.
Le match de samedi, entre le Manchester City de Guardiola et le Liverpool de Klopp, est le 28e affrontement entre des managers qui auront passé au total 42 heures tendues de leur vie dans des zones techniques voisines, s’échangeant d’intenses regards latéraux, des mots parfois tranchants et parfois des sourires complices suggérant qu’ils ont senti, aussi clairement que les millions de téléspectateurs, qu’à certains moments forts de la dernière décennie, ils étaient à la tête des deux équipes les plus passionnantes du football de club.
Il serait difficile d’affirmer cela avant ce week-end, alors que dans une Premier League qui n’a pas été remportée par un manager autre que Guardiola ou Klopp depuis 2017, aucun des deux ne se trouve en haut du tableau. Ni l’un ni l’autre ne se hisseront au sommet quelle que soit l’issue du coup d’envoi de ce midi, City comptant huit points de retard sur le leader Arsenal. Il s’agit là d’une rareté.
Faites défiler les archives Klopp-Guardiola, jusqu’à leurs origines dans les affrontements entre le Bayern Munich de Guardiola et le Borussia Dortmund de Klopp, et à ce stade avancé de leurs neuf saisons en tant qu’adversaires, il n’y a qu’un seul précédent où ils se sont affrontés sans que l’une de leurs équipes ne soit en tête du classement.
Et il y a peu de cas où, aux deux tiers de la saison, l’écart entre les équipes de Guardiola et de Klopp a été aussi important que les 27 points qui séparent City, deuxième, de Liverpool, sixième.
Le fantôme inquiétant dans le rétroviseur du manager de Liverpool serait la saison 2014/15, lorsque Dortmund, qui avait disputé une finale de Ligue des champions avec le Bayern en 2013 – juste avant que Guardiola ne s’installe en Allemagne – a subi un effondrement dramatique en termes de régularité et de forme. Le club a terminé la saison à la septième place et Guardiola a remporté le deuxième de ses trois titres consécutifs de Bundesliga avec le Bayern. Klopp a ensuite quitté Dortmund, après sept années de transformation.
Mohamed Salah de Liverpool célèbre avec Fabio Carvalho après avoir marqué l’unique but de la victoire en Premier League contre Manchester City à Anfield, dimanche 16 octobre 2022. Reuters
Mais le détail de cette saison mérite que l’on s’y arrête. Pour Klopp, la saison s’est terminée bien mieux qu’elle n’avait commencé, ce qui serait le souhait de Liverpool pour le reste de la trajectoire d’une saison 2022/23 qui s’est fortement déviée au début de l’automne et après le nouvel an.
Il y a huit ans, le Dortmund de Klopp se trouvait dans la zone de relégation de la Bundesliga à la mi-saison. Une série de neuf victoires et seulement trois défaites lors des 15 derniers matches a permis au club de s’emparer d’une place qualificative pour l’Europe et Klopp a eu droit à des adieux chaleureux et reconnaissants de la part des supporters de Dortmund.
Il reste 12 matches à Liverpool et l’objectif, étant donné que le club a été éliminé des trois compétitions à élimination directe dans lesquelles il a atteint toutes les finales en 2022 (Ligue des champions, Coupe d’Angleterre et Coupe de la Ligue), est clair et précis. Il s’agit de terminer dans les quatre premiers et de se qualifier pour la Ligue des champions la saison prochaine.
« C’est un test énorme pour nous », a déclaré Klopp en examinant un tableau qui, après la défaite 1-0 de Liverpool contre Bournemouth lors de sa dernière sortie, le laisse à sept points du quatrième, Tottenham Hotspur.
En outre, ils se trouvent dans un groupe de poursuivants qui ont les mêmes ambitions très réelles pour le haut du tableau. Liverpool a deux matches d’avance sur les Spurs, mais aussi Newcastle United, qui compte cinq points de plus que Liverpool.
Brighton partage le même nombre de points que Liverpool (42) mais a joué un match de moins. Brentford, qui compte également 42 points, pourrait passer devant Liverpool et Brighton en cas de victoire sur les Seagulls et d’échec des Merseysiders face à City.
Klopp reconnaît que son scénario peut être très enthousiasmant ou tout à fait misérable en l’espace de huit jours, une période intense précédée d’une vérification anxieuse de l’état de forme des joueurs revenant de sélection. City, pour sa part, doit évaluer Erling Haaland, qui a déclaré forfait pour les matches de la Norvège en raison d’un problème à l’aine, et sera privé de Phil Foden, qui a quitté l’équipe d’Angleterre pour se faire opérer de l’appendicite.
Liverpool est encouragé par le retour à l’entraînement de Luis Diaz, absent pour cause de blessure depuis octobre. Klopp s’attend à devoir tester la profondeur de son effectif compte tenu du calendrier immédiat. Après le déplacement à City, il y aura un match en milieu de semaine à Chelsea et, le 9 avril, la réception d’Arsenal. « Une semaine de football parmi toutes les semaines de football », selon Klopp, « en termes d’opposition ».
Le premier adversaire est celui qu’il connaît mieux que quiconque, celui qui respecte Klopp autant que n’importe quel autre entraîneur. Au fil des ans, même si Guardiola a le plus souvent battu Klopp en championnat, le bilan des confrontations directes est légèrement en faveur de l’Allemand par rapport au Catalan. Au cours de cette décennie de joutes, Klopp a remporté 12 victoires contre 10 pour Guardiola dans des confrontations directes. Un match nul samedi n’arrangerait ni l’un ni l’autre.
Mise à jour : 30 mars 2023, 5:33 AM
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