
MONTRÉAL – Le créateur du jeu vidéo en ligne Fortnite a perdu sa tentative de faire appel d’une décision d’un tribunal québécois autorisant un recours collectif intenté par des parents qui affirment que leurs enfants sont devenus dépendants du jeu populaire.
Dans une décision rendue vendredi, le juge Guy Cournoyer de la Cour d’appel a refusé au créateur de Fortnite, Epic Games, la permission d’interjeter appel de la décision, rejetant les allégations de la société selon lesquelles un juge d’un tribunal inférieur a commis plusieurs erreurs lorsqu’il a autorisé la poursuite.
Les avocats de la société ont fait valoir qu’un juge de la Cour supérieure n’aurait jamais dû autoriser le recours collectif parce que l’affirmation des plaignants selon laquelle les enfants deviendraient dépendants était « fondée sur une pure spéculation ».
La jurisprudence contraignante exige « des preuves », et la spéculation ne peut servir de base à l’autorisation d’un recours collectif », ont écrit les avocats de la société, ajoutant que « les preuves ne démontrent aucun consensus scientifique sur l’existence même de la (cyberdépendance) ».
Epic Games a également fait valoir qu’une deuxième allégation – selon laquelle les enfants qui ont acheté une monnaie du jeu ont été exploités – n’aurait pas dû être autorisée. Les avocats ont fait valoir que cette deuxième demande avait été suggérée par le juge lui-même et que la société n’avait pas eu la possibilité de s’opposer à son inclusion dans le recours collectif.
Toutefois, M. Cournoyer a estimé que la société n’avait pas prouvé qu’elle n’avait pas été entendue sur l’allégation selon laquelle l’argent du jeu était prétendument exploité ; la société a eu deux occasions de présenter des observations écrites, a écrit le juge de la Cour d’appel.
En ce qui concerne les autres arguments de la société, M. Cournoyer a déclaré que « les requérants n’ont pas démontré d’erreur significative dans le jugement lui-même ».
Jean-Philippe Caron, avocat des plaignants, a déclaré que son cabinet a entendu environ 350 personnes qui pourraient faire partie du recours collectif.
« Bien sûr, le (recours collectif) est probablement beaucoup plus important que cela, mais il faudra les preuves que nous obtiendrons dans le cadre du processus de collecte des preuves pour établir avec certitude le nombre de personnes qui seront incluses », a-t-il déclaré en entrevue lundi.
Il a ajouté qu’une poursuite similaire – qui inclurait les Canadiens hors Québec – sera probablement déposée devant les tribunaux de la Colombie-Britannique cette semaine.
Les avocats d’Epic Games n’ont pas répondu à une demande de commentaires lundi.
Ce rapport de La EssonneInfo a été publié pour la première fois le 27 février 2023.

Fleury a un amour profond pour les jeux vidéo et le sport, deux passions qui ont façonné sa vie et tout ce qu’elle fait. En grandissant, Fleury était entouré de jeux vidéo et d’équipements sportifs et a rapidement développé un intérêt pour ces derniers. Elle est ainsi devenue rédactrice chez Essonneinfo sur ces thématiques.
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