
MONTRÉAL – La menace d’un syndicat d’infirmières du Québec d’annoncer la démission massive de plusieurs centaines de ses membres comme moyen de pression est illégale, selon un tribunal du travail du Québec.
Dans une décision rendue samedi, le Tribunal administratif du travail a ordonné à la section de la Mauricie et du Centre-du-Québec du syndicat de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec de cesser d’encourager la démission massive, qu’il a décrite comme une « action concertée illégale, préjudiciable à un service auquel la population a droit ».
Le tribunal a noté que le syndicat s’est efforcé de recueillir les signatures de 500 infirmières qui sont prêtes à démissionner en raison des changements d’horaire de la Régie régionale de la santé de la Mauricie-Centre-du-Québec.
Les travailleurs, lit-on dans la décision, ont également refusé de saisir certaines données dans les dossiers des patients. Les changements contestés par le syndicat comprennent l’obligation de travailler un certain nombre de quarts de fin de semaine.
Dans une décision écrite, la juge Myriam Bédard a ordonné au syndicat et à ses membres de cesser ces deux moyens de pression, qui pourraient nuire aux services de santé essentiels.
Bédard a ordonné aux membres du syndicat de « ne pas démissionner dans le but de participer à l’action de recouvrement et de retirer leurs démissions présentées dans ce contexte de moyens de pression. » Il leur est également ordonné de remplir correctement les données.
Le syndicat a fait valoir que la décision de démissionner est un droit individuel protégé qui ne peut être interdit.
Mais Bédard a jugé que, dans ce cas, les menaces de démission constituent une « action collective » visant à paralyser les services, plutôt qu’une décision privée. Le jugement note que les démissions ne seront présentées que lorsque 500 travailleurs auront signé, et que les membres du syndicat ont accepté de respecter l’ancienneté de leurs pairs qui démissionnent.
Il est également probable que les personnes qui présentent leur démission n’ont pas réellement l’intention de démissionner, peut-on lire.
« Ce processus de démission ressemble davantage à une grève déguisée », écrit M. Bédard.
Bédard a également ordonné au syndicat d’indiquer « immédiatement et publiquement » s’il a l’intention de se conformer.
Le syndicat a écrit sur sa page Facebook qu’il était « déçu mais pas surpris » par la décision, ajoutant qu’il discuterait de la question lors d’une assemblée générale lundi.
Le syndicat s’est également rassemblé devant un hôpital de Drummondville dimanche pour protester contre ce qu’il a décrit comme la » décision unilatérale de l’employeur de modifier leur contrat de travail « , ce qui obligera les infirmières à effectuer des tâches qu’elles n’ont pas effectuées depuis des années.
Les travailleurs « ne se laisseront pas intimider ou museler par un employeur répressif qui utilise le (tribunal du travail) pour les réduire au silence », a déclaré le syndicat dans une déclaration publiée sur son site Web.
Ce reportage de La EssonneInfo a été publié pour la première fois le 26 février 2023.

Fleury a un amour profond pour les jeux vidéo et le sport, deux passions qui ont façonné sa vie et tout ce qu’elle fait. En grandissant, Fleury était entouré de jeux vidéo et d’équipements sportifs et a rapidement développé un intérêt pour ces derniers. Elle est ainsi devenue rédactrice chez Essonneinfo sur ces thématiques.
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