
QUÉBEC – Le gouvernement du Québec a déposé un projet de loi qui permettrait aux personnes atteintes de maladies incurables de faire des demandes anticipées d’aide médicale à mourir si elles deviennent incapables de le faire.
La principale modification du projet de loi déposé jeudi par la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger, s’applique aux personnes atteintes d’une maladie « grave et incurable » qui pourrait les rendre incapables de consentir à des soins médicaux.
Elles seraient autorisées à faire une demande préalable d’aide médicale à mourir qui s’appliquerait si elles devenaient incapables.
« Si je reçois aujourd’hui un diagnostic d’Alzheimer, je pourrais, avec ce projet de loi, faire une demande pour préciser mes attentes et mes souhaits lorsque ma situation se détériorera », a expliqué M. Bélanger lors d’une conférence de presse à Québec.
» Prenons l’exemple de la maladie d’Alzheimer, qui mène ultimement à l’inaptitude. Il n’était pas possible de faire la demande une fois que l’on avait dépassé un certain stade de la maladie. Donc, l’application précoce permet de le faire. Nous voulons que les gens aient leur mot à dire sur le type de fin de vie qu’ils souhaitent. »
M. Bélanger a ajouté que le projet de loi permettra également aux personnes vivant avec une » incapacité neuromotrice grave et incurable » de demander une aide médicale à mourir si les critères sont remplis.
« Nous aurons certainement l’occasion d’en discuter avec les groupes lors des consultations et avec mes collègues députés, et nous prendrons le temps de le faire. Il s’agit d’une question délicate et sensible qui doit être abordée avec humanité, mais aussi à la lumière de l’évolution de notre société et de l’évolution de la science « , a-t-elle déclaré.
En outre, les maisons de soins palliatifs et les hôpitaux privés devront offrir une assistance médicale à mourir dans le cadre de leurs soins. La législation permet également aux infirmières praticiennes spécialisées de mener à bien l’ensemble du processus d’assistance médicale à mourir au même titre que les médecins.
« De plus, nous voulons permettre aux infirmières de déclarer officiellement la mort, pas seulement au moment ou au cours du processus d’aide médicale à mourir, mais dans divers domaines de soins », a déclaré M. Bélanger.
Le gouvernement fédéral propose d’élargir l’admissibilité aux patients qui ne souffrent que de troubles mentaux, mais le projet de loi québécois précise que les personnes qui ne souffrent que de troubles mentaux resteront inadmissibles.
Une version antérieure du projet de loi n’a pas été adoptée avant la dissolution de la législature en vue des élections générales d’octobre.
La commission qui supervise les soins de fin de vie dans la province a déclaré dans son rapport annuel en décembre que 3 663 Québécois ont bénéficié d’une mort assistée entre avril 2021 et mars 2022, soit 5,1 pour cent de tous les décès dans la province. Il s’agit d’une augmentation de 51 % des décès assistés médicalement par rapport à l’année précédente.
Ce rapport de La EssonneInfo a été publié pour la première fois le 16 février 2023.
– Par Marisela Amador à Montréal
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Ce reportage a été réalisé avec l’aide financière de la bourse d’information Meta et Canadian Press.

Fleury a un amour profond pour les jeux vidéo et le sport, deux passions qui ont façonné sa vie et tout ce qu’elle fait. En grandissant, Fleury était entouré de jeux vidéo et d’équipements sportifs et a rapidement développé un intérêt pour ces derniers. Elle est ainsi devenue rédactrice chez Essonneinfo sur ces thématiques.
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