L’ancien dirigeant de SNC-Lavalin, Sami Bebawi, perd son appel et doit se présenter en prison

MONTRÉAL – Un ancien vice-président de SNC-Lavalin reconnu coupable d’avoir soudoyé des fonctionnaires étrangers – dont le fils du défunt dictateur libyen Moammar Kadhafi – et d’avoir empoché des millions de dollars a perdu son appel lundi et a reçu 48 heures pour se présenter en prison.

Sami Bebawi, 76 ans, a fait appel de sa condamnation en 2019 au motif que les preuves recueillies lors d’une opération d’infiltration de la GRC qui visait son ancien avocat n’auraient pas dû être admises.

La Cour d’appel a convenu avec le juge de première instance que, même si la police aurait dû obtenir une autorisation judiciaire plus tôt dans son enquête, les preuves recueillies étaient admissibles.

Le juge de première instance a statué que les communications obtenues à partir d’une écoute téléphonique de l’avocat de Bebawi ne constituaient pas un secret professionnel. L’écoute a été lancée après qu’un témoin du gouvernement ait déclaré à la police que Bebawi lui avait offert un pot-de-vin de plusieurs millions de dollars pour qu’il change son témoignage.

Comme l’avocat de Bebawi faisait partie d’un plan criminel d’entrave à la justice, cela « annihile tout privilège lié au secret professionnel », a déclaré le juge François Doyon, écrivant au nom des trois juges de la Cour d’appel.

Les avocats de M. Bebawi ont fait valoir que certains des actes pour lesquels il a été reconnu coupable n’auraient pas dû être considérés comme de la fraude parce qu’il n’a pas mis en danger les intérêts financiers de sa victime et que, par conséquent, le juge de première instance aurait dû l’acquitter partiellement.

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La commission d’appel a également rejeté cet argument.

La Cour d’appel a souligné les pots-de-vin « colossaux » que Bebawi – alors qu’il travaillait pour SNC-Lavalin – a versés à Saadi Kadhafi, dont 40 millions de dollars en espèces et deux yachts d’une valeur totale de 37 millions de dollars.

« Ils ont créé un système de corruption qui leur a rapporté d’importantes sommes d’argent grâce à des augmentations de coûts fictives, qui camouflaient d’importantes commissions dont ils bénéficiaient en partie. Ces hausses de prix fictives auraient pu entraîner un préjudice économique ou, à tout le moins, un risque de préjudice économique, ce qui aurait mis en péril les intérêts pécuniaires des autres parties contractantes », écrit M. Doyon, ajoutant que le préjudice ou le risque de préjudice est un « élément essentiel » de la fraude.

La Cour d’appel a toutefois accordé à Bebawi un délai supplémentaire pour payer une amende équivalente au produit de ses crimes. Il avait été ordonné de payer l’amende de 24,69 millions de dollars, en plus des 4 millions de dollars déjà confisqués, ou de faire face à une peine supplémentaire de 10 ans de prison.

Plaidant qu’il ne lui restait que 22,8 millions de dollars et qu’il était endetté de plus de 100 millions de dollars, Bebawi avait demandé un délai pour payer l’amende jusqu’à 10 ans après sa sortie de prison – et que la peine pour non-paiement soit réduite à cinq ans de prison.

La Cour d’appel a donné à Bebawi deux ans à compter de la décision de mardi pour payer.

Ce reportage de La EssonneInfo a été publié pour la première fois le 14 février 2023.

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