Sept semaines après le parcours historique de son équipe nationale en demi-finale de la Coupe du monde, le Maroc conserve un statut élevé dans la hiérarchie mondiale du football. Ses stars animaient hier les dernières heures de la fenêtre des transferts européens, Hakim Ziyech chassé par le Paris Saint-Germain, Sofyan Amrabat par le Barcelone. Dès mercredi matin, l’excellence locale occupe le devant de la scène.
La Coupe du monde des clubs de la Fifa 2022, un événement poussé dans la nouvelle année par un calendrier perturbé, débute à Tanger, l’une des deux villes hôtes espérant qu’un tournoi suivant si rapidement une Coupe du monde séminale pour la région Mena rattrape une partie de l’élan. Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord seront bien représentés, tout comme devraient l’être les acquis de Qatar 2022.
Les résultats marquants de novembre et décembre, comme la victoire de la Tunisie sur les champions en titre français, sont encore bien présents dans les mémoires. Ce fut un moment fort dans la longue carrière de l’arrière tunisien Ali Maaloul, qui entame sa troisième campagne de Coupe du monde des clubs avec les Égyptiens d’Al Ahly, qui ont remporté la médaille de bronze lors des deux derniers tournois.
Lorsque le Wydad Athletic de Casablanca entrera dans la compétition échelonnée au deuxième tour, il aura peut-être encore en main son trio complet de héros de la Coupe du monde des Lions de l’Atlas.
L’arrière gauche Attiyat Allah, admiré par un certain nombre de clubs européens, a fourni le centre en boucle parfait pour le but qui a battu le Portugal en quart de finale ; Yahya Jabrane a aidé à clôturer l’avantage 1-0 du Maroc dans les derniers instants de ce match.
Le gardien du Wydad, Ahmed Reda Tagnaouti, faisait également partie de la sélection marocaine, dirigée de main de maître par Walid Regragui, qui a mené le club à un doublé Ligue des champions Caf et championnat national quelques mois avant de prendre en charge l’équipe nationale et de superviser ses victoires contre la Belgique, l’Espagne et le Portugal.
« C’est fantastique pour le Maroc après la Coupe du monde que nous avons vécue pour les gens de voir maintenant le football, les fans et les stades que nous avons ici », a déclaré Regragui. « Et l’avantage du terrain devrait aider le Wydad ».
Le chemin du Wydad vers une éventuelle demi-finale contre les Brésiliens de Flamengo est barré par Al Hilal, champion d’Asie en titre des clubs en attendant l’achèvement de l’édition 2022 de l’AFC Champions League.
Les footballeurs d’Al Hilal ont davantage contribué à l’estime du jeu en Arabie saoudite que Cristiano Ronaldo, qui a rejoint son championnat, ou que ses stades, qui ont accueilli des événements tels que la Supercoupe d’Espagne ou la visite du Paris Saint-Germain pour un match amical des étoiles.
Neuf d’entre eux ont pris part à l’étonnante victoire 2-1 de l’Arabie saoudite en phase de groupe contre les futurs champions argentins à Lusail, y compris les buteurs de la journée, Saleh Al Shehri et Salem Al Dawsari, et la plupart des membres de l’unité défensive habilement organisée qui a osé défier Lionel Messi et sa compagnie sur leur ligne de défense.
Toutes ces nouvelles histoires laissent présager une Coupe du monde des clubs potentiellement plus ouverte que d’habitude. Al Ahly se qualifie grâce à sa deuxième place dans la dernière Caf Champions League, car le Wydad, entraîné par le Tunisien Mehdi Nafti, a remporté le championnat marocain en tant que club hôte.
La région Amérique du Nord et Caraïbes est, en rupture avec la tradition, représentée par la MLS, les Seattle Sounders ayant interrompu la longue domination des clubs mexicains sur le titre de la Concacaf Champions League.
Les voyageurs les plus éloignés sont les Néo-Zélandais d’Auckland City, champions d’Océanie et enthousiasmés par leur retour au Maroc, où, lors de la Coupe du monde des clubs de 2014, ils ont récolté une médaille de bronze surprise, en battant les Mexicains de Cruz Azul aux tirs au but lors du match pour la troisième place.
Les dix dernières éditions ont été remportées par le champion d’Europe, et il serait audacieux de prévoir un autre vainqueur que le Real Madrid. Pourtant, leur calendrier – avec le voyage au Maroc entre des missions en Arabie saoudite pour la Supercoupe d’Espagne, qu’ils ont perdue contre Barcelone, des confrontations imminentes avec le Barça en Coupe d’Espagne, une course de rattrapage pour conserver leur titre en Liga et une rencontre avec Liverpool en Ligue des champions – est épuisant. L’équipe de Carlo Ancelotti a perdu des points ces derniers temps.
Flamengo, champion d’Amérique du Sud, est également dans une forme irrégulière en ce début d’année et s’habitue à son nouveau manager, Vitor Pereira. Ce dernier fera monter ses joueurs, dont le vétéran David Luiz, ancien défenseur de Chelsea, du PSG et d’Arsenal, dans l’avion qui les emmènera au Maroc pour la demi-finale de la semaine prochaine, toujours contrarié d’avoir concédé la victoire et de s’être incliné 4-3 en Supercoupe du Brésil contre Palmeiras le week-end dernier.
Al Ahly, qui rencontre Auckland ce soir pour le droit d’affronter ensuite les Seattle Sounders, est dirigé par un entraîneur relativement nouveau, le troisième en 12 mois. Mais Marcel Koller, ancien entraîneur de l’équipe nationale autrichienne, est invaincu en 20 matches et vient de remporter une victoire 3-0 dans le derby contre Zamalek. On attend de Koller, au minimum, qu’il égale les deux derniers rendements d’Al Ahly lors de la Coupe du monde des clubs – ce qui signifie revenir au Caire avec une médaille.
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