
MONTRÉAL – Les centres d’appels d’urgence du Québec sont confrontés à une grave pénurie de personnel qui allonge le temps de répartition des ambulances et oblige les travailleurs à jongler avec les appels au 911 pour des crises cardiaques et d’autres urgences, selon le syndicat représentant les travailleurs du secteur des soins d’urgence préhospitaliers.
La Fédération des employés du Préhospitalier du Québec (FPHQ), qui est actuellement sans contrat, demande à la province d’augmenter les ressources financières pour éviter ce qu’elle appelle une rupture « catastrophique » des services.
Stéphane Rainville, président de la confrérie des répartiteurs d’urgence des régions des Laurentides et de Lanaudière, affirme que le manque de personnel augmente le temps de réponse aux appels 911.
Il dit que son bureau, qui devrait compter sept personnes, en manque régulièrement deux, ce qui signifie que les travailleurs restants doivent parfois laisser les gens en attente s’il y a trop d’appels en même temps.
« Chaque fois que vous n’avez pas répondu, vous vous demandez si c’est une crise cardiaque qui vous attend », a-t-il déclaré dans une interview.
« Si nous sommes déjà en présence d’une crise cardiaque, nous sommes obligés de dire à la personne : « allongez-la sur le sol et commencez le massage cardiaque, nous vous rappellerons », et de prendre un autre appel. »
Il dit que les répartiteurs essaient de répondre à un appel dans les 30 secondes et de mettre une ambulance sur la route dans les deux minutes. Mais ces derniers temps, il faut parfois deux ou trois minutes pour répondre, a-t-il dit.
Rainville a déclaré que le manque de personnel crée un « cercle vicieux » conduisant à plus d’épuisement professionnel et à plus de démissions, ce qui fait que ceux qui restent travaillent encore plus d’heures.
Il a ajouté que les conditions difficiles ont un impact mental sur les travailleurs qui font ce qui est déjà un travail stressant et difficile.
Le syndicat, dont les travailleurs comprennent des ambulanciers et des répartiteurs, est sans contrat depuis neuf mois.
Dans un communiqué de presse, le président de la FPHQ, Daniel Chouinard, a déclaré que les travailleurs du centre d’appels reçoivent un salaire de départ de 21,37 $ l’heure, ce qui ne reflète pas la difficulté du travail ni leurs connaissances spécialisées des services de santé et des situations d’urgence.
Il exhorte le gouvernement du Québec à signer un nouveau contrat pour rétablir une certaine stabilité dans le secteur et éviter les interruptions de service.
M. Rainville a déclaré que de nombreux répartiteurs d’urgence quittent leur emploi pour des entreprises telles que Purolator, qui, selon lui, offre un meilleur salaire.
En plus du salaire, il a dit que les travailleurs demandent également un meilleur soutien en matière de santé mentale et des conditions de travail qui leur permettront de prendre les congés dont ils ont besoin.
Le Québec n’est pas la seule province confrontée à la pénurie de personnel et à l’épuisement professionnel dans le secteur des services d’urgence.
En Colombie-Britannique, le syndicat qui représente les répartiteurs du service d’urgence E-Comm 911 a demandé cet été une prolongation de la compensation temporaire et des soutiens psychologiques dans le cadre d’une pénurie de personnel « désastreuse » qui a forcé les preneurs d’appels à travailler bien au-delà de leurs heures normales.
Ce reportage de la EssonneInfo a été publié pour la première fois le 27 décembre 2022.

Fleury a un amour profond pour les jeux vidéo et le sport, deux passions qui ont façonné sa vie et tout ce qu’elle fait. En grandissant, Fleury était entouré de jeux vidéo et d’équipements sportifs et a rapidement développé un intérêt pour ces derniers. Elle est ainsi devenue rédactrice chez Essonneinfo sur ces thématiques.
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