
Êtes-vous fatigué d’essayer de vous conformer aux normes sociales ? Êtes-vous fatigué de travailler pour atteindre des objectifs qui ne vous mènent nulle part ? Vous faites alors l’expérience d’un nouveau phénomène qui a déjà un nom et que vous allez aimer découvrir.
Comment vous sentez-vous ces derniers mois, êtes-vous dans un état d’esprit qui va de la frustration à l’épuisement, et avez-vous parfois une envie presque irrépressible de crier, de fuir tout et de faire des bêtises ? Si ces idées semblent décrire parfaitement votre réalité actuelle, vous n’êtes pas seul.
Chaque année, l’Oxford English Dictionary choisit le mot le plus populaire. Celle qui décrit en quelque sorte les nouvelles tendances de la société d’aujourd’hui. Or, en 2022, ce que l’institution a fait, c’est d’ouvrir le vote populaire et de permettre à la population de choisir ce terme, ce mot ou cette idée, avec lesquels ils sont le plus en phase.
Quatre-vingt-treize pour cent de ceux qui ont voté ont choisi le mode gobelin. Pourquoi ce mot ? Qu’est-ce qu’il a de si spécial ? La vérité est que ce n’est pas nouveau. Elle est apparue sur Twitter en 2009, mais c’est cette année, alors que nous sortions de la pandémie, qu’elle s’est installée, petit à petit, dans l’inconscient collectif.
Nous expliquons en quoi elle consiste, car il est très probable que vous vous y identifiez.
Mode Goblin, le mot qui décrit la façon dont vous vous sentez
Il y a un fait évident qui nous montre à quel point la pandémie a changé nos vies. Nous pouvons nous regarder dans le miroir et remarquer à peine les quelques années qui se sont écoulées depuis que nous avons dû nous enfermer. Cependant, les variations, les bosses et les reformulations sont en nous, dans notre psyché et même dans notre santé mentale.
Le mode Gobelin décrit un état d’esprit complexe qui combine la lassitude avec un sentiment d’angoisse, la complaisance avec le désir de s’échapper de tout. C’est comme si une partie de nous réveillait un lutin tatillon qui veut tout envoyer au diable, mais qui, en même temps, ne peut échapper à la brume du stress, de la surcharge et du découragement.
Si nous jetons un petit coup d’œil aux vidéos TikTok étiquetées avec ce terme, nous découvrirons une description très graphique de cette idée. Nous verrons de nombreux jeunes danser comme si personne ne les regardait. Il y en a beaucoup qui ont à peine envie de sortir du lit, qui s’assoient dans des positions étranges et qui mangent de la malbouffe comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Ce mot cache une facette aussi sombre que dangereuse en matière de santé mentale. Ce lutin n’est pas toujours gentil ou drôle, et si on se laisse emporter par lui, il peut devenir une entité malveillante.
Le « gobelin » qui veut se rebeller contre les normes sociales
Le dictionnaire d’anglais Oxford a défini le terme « mode gobelin » dans les médias comme ou un type de comportement complaisant, paresseux, négligent, caractéristique de quelqu’un qui rejette les normes ou les attentes sociales. Cette définition décrit une réalité que de nombreuses personnes vivent actuellement en raison de tout ce qui s’est passé ces dernières années.
Pandémie, incertitude, crises économiques et de valeurs… Il y a une lassitude inhérente à une partie de la population. Elle découle de la frustration de ne pas pouvoir atteindre ses propres objectifs de vie. Aussi, d’un type de perception associé à l’artificialité qui nous vient des réseaux sociaux.
Nous sommes depuis longtemps ancrés à ces canons de beauté impossibles à atteindre, à des idées de réussite qui frisent la tricherie. Ces années de pandémie nous ont fait reformuler notre perception de ces conditionnements qui, il n’y a pas si longtemps encore, nous asservissaient. Le mode globin nous invite à nous révéler face à des modes de vie faux et non durables, en optant pour des modes de vie plus sains.
C’est sans aucun doute aussi positif que nécessaire.
Le côté désagréable de ce terme choisi comme mot de l’année
Les experts mettent en garde contre le fait que le terme « mode globine » reflète l’état mental d’une partie de la population. Il y a ceux qui témoignent d’une forme de paresse qui a pour toile de fond l’apathie et le peu d’énergie pour prendre en charge sa propre vie. C’est un état dans lequel on ne se soucie de rien et, petit à petit, on dérive vers un trouble anxieux ou dépressif.
Nous ne pouvons ignorer le fait que, comme le décrit une étude réalisée en collaboration avec l’université de Saragosse et l’université de Nouvelle-Galles du Sud, les problèmes psychologiques consécutifs à la pandémie n’ont fait que s’aggraver. Cela peut signifier que notre lutin intérieur peut devenir, sans que nous nous en rendions compte, un lutin quelque peu malveillant.
Ce sont souvent ses manifestations :
- Le mode Gobelin nous convainc qu’il vaut mieux rester au lit, en évitant toute connexion sociale.
- Vous vous couchez et vous vous réveillez dans les mêmes vêtements. Vous perdez progressivement l’envie de vous habiller.
- Vous ne faites plus attention à votre alimentation et vous mangez la première chose que vous trouvez à la maison. Et si c’est de la malbouffe, c’est encore mieux.
- Bon nombre des objectifs que vous vous étiez fixés auparavant ne sont plus importants. Maintenant, vous vous laissez porter par l’apathie, par cette humeur irritable, par ce lutin contestataire qui se fout de tout.
Embrassez votre lutin de manière saine et vous aurez un allié.
Nous vivons dans ce que beaucoup définissent déjà comme une permacrise. C’est-à-dire que nous sommes piégés dans une strate dans laquelle une crise succède à une autre, puis à une autre. Beaucoup d’entre nous ont activé le mode gobelin presque comme un mécanisme d’adaptation à un contexte aussi complexe. Cependant, lorsqu’il s’agit d’embrasser le lutin qui sommeille en nous, essayons de le faire de la meilleure façon possible.
Ne devenons pas captifs de la paresse, de la procrastination et de l’apathie qui rouillent tout et ferment les fenêtres sur le monde. Acquérons mieux ce caractère malicieux de l’elfe qui ne veut plus suivre les attentes des autres pour assumer les siennes. Soyons coquins et disons non à l’idéalisation, à la nécessité de toujours montrer notre meilleure version à travers le plus sophistiqué des filtres.
Optons pour l’authenticité de ceux qui se montrent tels qu’ils sont, pour ceux qui acceptent la réalité sans avoir besoin d’édulcorants. Nous avons traversé suffisamment d’événements sans continuer en mode Disney. Le mode Elfe peut être plus approprié si nous l’utilisons bien.

Rédactrice pour le site d’actualité Essonneinfo. Hélène est spécialisée dans l’écriture et le journalisme, elle aime partager des informations intéressantes et des nouvelles avec les lecteurs. En dehors de ses activités journalistiques.Hélène est une passionnée d’arts et de culture, elle aime aller au musée, découvrir de nouvelles expositions et assister à des concerts.
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